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«Elle fait sienne l'idéologie décroissante» : passe d'armes entre la maire de Nantes et la Région au sujet du développement de l'aéroport
«Elle fait sienne l'idéologie décroissante» : passe d'armes entre la maire de Nantes et la Région au sujet du développement de l'aéroport

Le Figaro

time22-07-2025

  • Business
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«Elle fait sienne l'idéologie décroissante» : passe d'armes entre la maire de Nantes et la Région au sujet du développement de l'aéroport

Johanna Rolland a plaidé pour des mesures de régulation du trafic. Un élu régional lui a répondu, estimant que cela mettrait en péril le développement économique du territoire. Deux communiqués, deux ambiances. Il n'est pas rare que la région des Pays de la Loire (droite) et la mairie de Nantes (gauche) opposent des visions antagonistes. Dernier exemple en date : l'aéroport de Nantes-Atlantique, dont le réaménagement est à l'étude. Un nouveau concessionnaire devrait être désigné en 2026 pour procéder à sa modernisation très attendue, depuis que son transfert à Notre-Dame-des-Landes a été mis à l'arrêt. En attendant cette désignation, les initiatives vont bon train. Le 2 juillet, la députée écologiste de Loire-Atlantique Julie Laernoes a déposé une proposition de loi visant lutter contre la pollution sonore et protéger la santé des riverains de la plateforme, après avoir mené une concertation en ligne. La parlementaire propose notamment de réguler le trafic à 56.000 vols par an, d'étendre le couvre-feu de 22h à 7h, ou encore d'interdire les vols nationaux lorsqu'une alternative en train de moins de 4 heures existe. Publicité Prise en compte de la santé Un travail soutenu par la maire de Nantes Johanna Rolland deux jours plus tard. «Nul ne peut ignorer qu'il y a de véritables enjeux de santé liés à l'activité aéroportuaire. Je considère qu'ils doivent être pleinement pris en compte par le futur concessionnaire», a réagi l'édile socialiste, à la tête d'une majorité municipale alliée aux écolos, dans un communiqué de presse le 4 juillet. «Au-delà de l'évolution des trajectoires et du renouvellement des flottes déjà annoncés, la seule variable d'ajustement qui permette de protéger la santé des populations est le volume du trafic à long terme, a affirmé la maire. C'est pour ces raisons que je considère que l'État doit envisager des mesures de régulation du trafic supplémentaires». Et de conclure : «En démocratie, les règles collectives doivent être respectées. Je suis donc favorable à l'accélération de l'instruction des sanctions par l'ACNUSA pour garantir leur efficacité et au doublement des amendes en cas de non-respect du couvre-feu par les compagnies aériennes.» Ces deux pistes font aussi partie de la proposition de loi de la parlementaire Julie Laernoes. L'aéroport est un atout stratégique pour l'économie régionale Roch Brancour, vice-président de la Région Pays de la Loire chargé des transports Cette prise de position a fait bondir le vice-président de la Région Pays de la Loire chargé des transports. Dans un communiqué publié le 21 juillet, Roch Brancour hausse le ton. «Alors que la procédure de désignation du futur concessionnaire est en cours, la maire de Nantes choisit de s'exprimer publiquement contre le développement de la plateforme aéroportuaire. Elle fait sienne l'idéologie décroissante de la frange la plus radicale de sa majorité, et met volontairement en péril l'attractivité de la métropole nantaise et plus globalement de la Région», fustige-t-il. Pour lui, «L'aéroport est un atout stratégique pour l'économie régionale. Avec plus de 7 millions de passagers en 2024 (+7,3 % par rapport à 2023), il répond à une demande forte et croissante. Il est urgent de le moderniser et de l'adapter aux besoins du territoire, pas de l'affaiblir». Et d'insister : «Opposer développement économique et santé des riverains est un débat dépassé. Ce n'est pas l'un contre l'autre : nous savons aujourd'hui concilier les deux, grâce à des outils et des solutions concrètes partagées.» Cette passe d'armes intervient au moment où s'est tenu le 10 juillet un cinquième comité de l'aéroport. Coprésidé par le préfet et le délégué ministériel Emmanuel Mercenier, il a permis de faire le point sur plusieurs dossiers, dont le calendrier de l'appel d'offres en vue de la nouvelle concession. Les offres définitives des candidats sont attendues pour l'automne. «L'État a conçu le DCE (Dossier de consultation des entreprises; c'est-à-dire le cahier des charges, NDLR) en lien avec le territoire dont les élus, de sorte à inciter le futur concessionnaire à un développement maîtrisé de l'activité de l'aéroport, axé sur la qualité de service et la modernisation des infrastructures, en veillant à minimiser les nuisances pour les populations. L'aménagement sera sobre en développement et ambitieux en matière environnementale», a rappelé la préfecture dans un communiqué envoyé après cette réunion rassemblant notamment des élus et acteurs socio-économiques et associations.

Expulsion d'étrangers : à Nantes, la maire socialiste se prononce contre le futur CRA... mais à titre personnel
Expulsion d'étrangers : à Nantes, la maire socialiste se prononce contre le futur CRA... mais à titre personnel

Le Figaro

time21-07-2025

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Expulsion d'étrangers : à Nantes, la maire socialiste se prononce contre le futur CRA... mais à titre personnel

Dans un étonnant numéro d'équilibrisme politique, Johanna Rolland a fait savoir, dans un communiqué publié en son nom propre, son «opposition de principe» aux centres de rétention administrative, «prisons du désespoir où la dignité humaine est piétinée». Sabre au clair, mais avec une lame émoussée. Pressée par sa gauche de clarifier sa position sur l'installation prochaine, à Nantes, d'un centre de rétention administrative (CRA), la maire socialiste de la cité des ducs, Johanna Rolland, s'est prononcée - après trois années de statu quo - contre ce dossier devenu un point de crispation entre les forces de gauche. «Au vu des conditions de détention, je dis ici mon opposition de principe, dans le pays, aux CRA», a annoncé l'édile, le 10 juillet, dans un communiqué diffusé en son nom propre. Une position qu'elle assume «comme responsable politique de gauche, comme femme» et «comme citoyenne» - mais qui est aussi une manière de claironner, tout en s'avouant pieds et poings liés. Car, précise-t-elle : «Comme maire, je n'ai pas de levier juridique pour m'y opposer». Par ces explications, Johanna Rolland laisse entendre que l'annonce de l'installation du CRA, présentée en octobre 2022 par un communiqué commun de la ville de Nantes et du ministère de l'Intérieur, se serait faite au détriment de ses convictions. La mise en chantier était mentionnée à la fin d'une série de mesures prises «pour la sécurité des Nantaises et des Nantais», dont des renforts de CRS. L'ensemble avait été présenté, main dans la main, après la rencontre entre l'édile et le ministre de l'Intérieur de l'époque, Gérald Darmanin. Depuis, alors que la gauche radicale nantaise s'indignait en tribune et dans la rue du chantier à venir, l'édile se contentait de faire profil bas au sujet de ce CRA, source de divergences parmi les barons socialistes locaux. Publicité Une parole sans action Mais c'était sans compter sur l'ambition partagée, à gauche, de former une liste commune pour le premier tour des élections municipales, en mars 2026. Les paramètres de cette hypothétique alliance sont en cours de négociation. Délestée de sa cocarde d'élue, la maire de Nantes peut distribuer en toute liberté des gages idéologiques à ses partenaires. Coïncidant avec l'adoption, le 9 juillet, de l'élargissement de la durée de maintien en rétention administrative d'étrangers en instance d'expulsion, sa prise de position contre les CRA - assimilés à «des prisons du désespoir où la dignité humaine est piétinée» - a ainsi donné satisfaction à des écologistes nantais, heureux de voir Johanna Rolland montre patte blanche - ne serait-ce qu'à titre personnel. Bien qu'englué dans une crise interne depuis quelques semaines, le mouvement insoumis nantais prend également acte de la déclaration du 10 juillet. Le numéro d'équilibriste de Johanna Rolland est cependant plus fraîchement accueilli par William Aucant, co-chef de file de La France insoumise dans la cité des ducs, partisan d'une ligne claire et sans ambiguïté. Et de l'action jointe à la parole. «La candidate s'exprime… mais la maire reste silencieuse. Et sur un sujet aussi grave que l'enfermement administratif, c'est bien la parole de la fonction de maire, la responsabilité politique, qui est attendue. Celle qui engage une ville face aux politiques d'État discriminatoires. Celle de Nantes qui refuse, haut et fort, ces lieux d'enfermement, d'opacité et d'indignité. Alors, après ce communiqué, en plein été… la maire de Nantes va-t-elle interpeller publiquement l'État ou Bruno Retailleau ?». «La sécurité ne se négocie pas» Face à l'opportunisme patent d'une déclaration dégainée à huit mois des élections, les réactions de la droite nantaise ne se sont pas non plus fait attendre. «La candidate dit le contraire de la Maire. Madame Rolland est prête à tout pour un accord. La sécurité ne se négocie pas !», a réagi Julien Bainvel, l'un des deux candidats déclarés de la droite à Nantes. «Après trois ans d'un silence coupable sur ce sujet, la maire de Nantes cède aux écolos et à LFI, histoire de sceller l'alliance mortifère pour 2026», regrette également Foulques Chombart de Lauwe, le second candidat conservateur qui accuse l'intéressée de «renier sa parole de maire». À lire aussi Près de Nantes, un narcotrafiquant gérait son affaire depuis le parvis d'une église À Paris, la place Beauvau laisse couler. Le communiqué personnel de Johanna Rolland n'est pas jugé de nature à remettre en cause les engagements de la mairie de Nantes. «Elle met ce sujet dans l'atmosphère pour faire de la politique», glisse l'entourage du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Soit une manière pour Johanna Rolland de s'attirer les bonnes grâces des opposants au CRA sans faillir à la «coopération efficace» établie avec Beauvau en 2022, à l'époque où l'élue paraphait un communiqué dont les premiers mots s'ouvraient sur «la gravité de la situation de l'insécurité à Nantes». Le chantier du CRA nantais devrait commencer courant 2026, pour une livraison vers la fin 2027. Doté de 140 places, il sera l'une des plus importantes structures du genre en France. Institués à la fin des années 1970, les CRA permettent l'enfermement des étrangers faisant l'objet d'une décision d'éloignement, dans l'attente de leur renvoi forcé. Plus de 74% des personnes en séjour en CRA sont sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), indiquait le rapport 2023 de la Cimade sur ce type d'établissement. La même année, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté critiquait, dans un rapport transmis au gouvernement, les conditions de vie indignes des personnes retenues au sein d'une partie de ces centres.

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